1. Déplacement du conseil communal

Ce conseil était tout à fait particulier puisqu’il a eu lieu non pas à la salle du conseil de la maison communale, mais bien à la salle d’Herbiester, afin de pouvoir respecter les règles de distanciation physique liées au Covid-19. Les conseillers étaient loin les uns des autres, ce qui obligeait à bien tendre l’oreille pour entendre les débats.

Mais surtout, nous étions loin des micros. Les citoyens qui auront essayé de suivre le conseil via internet n’auront entendu que le bourgmestre. Déjà, d’habitude, en salle du conseil, on n’entend pas bien les conseillers de l’opposition, mais cette fois-ci ils ont pu paraître inexistants. Il serait bon pour la démocratie que la commune fasse l’acquisition d’un matériel audio de qualité.

2. Enquête publique menée par l’ONDRAF

Le groupe OSER a interpellé la majorité au sujet de l’enquête publique menée entre le 15 avril et le 13 juin 2020 par l’ONDRAF (Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies) concernant le stockage souterrain des déchets nucléaires.

Depuis 1975, il y a en Belgique plusieurs réacteurs nucléaires qui produisent non seulement de l’électricité, mais aussi des déchets nucléaires plus ou moins fortement radioactifs. Certains de ces déchets resteront dangereux pour la santé et l’environnement pendant plusieurs dizaines de milliers d’années ! Depuis 1975, de nombreux scientifiques, spécialistes en environnement, écologistes (mais pas seulement) dénoncent cet état de fait : on produit des déchets nucléaires très dangereux, et on ne sait pas quoi en faire. Ces déchets sont produits de façon continue depuis 45 ans, et on n’a toujours pas la moindre idée de comment s’en débarrasser. On les accumule en attendant de trouver une solution.

La solution actuellement proposée consiste à stocker de façon définitive ces déchets dans des galeries souterraines creusées dans des couches géologiques à grande profondeur. Ces couches géologiques sont supposées être stables, c’est-à-dire que l’on espère qu’elles resteront en l’état pendant plusieurs milliers d’années. Il faut bien être conscient du fait qu’il est impossible de conditionner (ou d’emballer) ces déchets de manière définitive. Le rapport de l’ONDRAF indique clairement que les containers sont prévus pour résister tout au plus quelques milliers d’années. Après cela, les déchets radioactifs se répandront dans le sous-sol et on espère qu’ils auront perdu leur dangerosité avant d’atteindre les zones du sous-sol avec lesquelles nos descendants seront en contact.

C’est bien là qu’est le problème : nous allons léguer à nos lointains descendants des dangers qu’ils n’ont pas demandés et auxquels ils ne pourront probablement pas faire face. Qui peut dire où en sera l’humanité dans 10.000 ans ? Si l’on regarde en arrière, il y a 10.000 ans, c’était le Néolithique, l’invention de l’agriculture, les premières cités. Depuis lors, des civilisations se sont développées, puis se sont éteintes. Il y a aussi eu plusieurs périodes où les connaissances de l’humanité ont été perdues.

On ne peut pas croire que le monde va rester immuable pendant plusieurs millénaires. On ne peut pas croire que nos descendants garderont la connaissance que nous avons aujourd’hui en matière de sciences et techniques.

Nous ne pensons pas que le stockage géologique soit une bonne solution. De plus, le moment où cette enquête est réalisée, pendant la pandémie liée au Covid-19, nous semble pour le moins inopportun.

Nous avons demandé au bourgmestre que la commune de Jalhay réponde à cette enquête pour signifier notre opposition à ce projet.

Le bourgmestre nous a répondu que la Belgique est en retard pour décider quoi faire de ses déchets nucléaires. Depuis 2011, une directive européenne impose aux états membres de définir leur politique en la matière. Donc depuis 2011, non seulement la Belgique ne peut pas proposer de solution pour les déchets, mais en plus on décide de prolonger la vie des centrales nucléaires!
Le bourgmestre nous dit aussi que les déchets sont là et qu’il faut bien s’en occuper. Nous sommes pour le moins furieux, excédés, ulcérés d’être mis ainsi devant le fait accompli! Depuis 45 ans, des scientifiques, des écologistes disent que si on fait fonctionner des centrales nucléaires, il y aura des déchets radioactifs dont on ne saura que faire. Et maintenant on viendrait presque nous reprocher que ces déchets soient là et l’on nous somme de trouver une solution.

Il n’y a pas de bonne solution au problème des déchets des centrales nucléaires. Ce qu’il faut, c’est arrêter le plus rapidement d’en produire. Autrement dit, il faut mettre en œuvre le plus rapidement possible un plan de transition énergétique qui permettra d’arrêter définitivement les centrales nucléaires. Pour inscrire notre commune dans cette transition, nous avons proposé que la commune de Jalhay choisisse un fournisseur d’électricité qui ne propose que de l’électricité provenant de sources renouvelables, en excluant l’énergie nucléaire.

Notons qu’il s’est produit un événement rarissime pendant le débat : un conseiller de la majorité (non membre du collège) a pris la parole. Il a signalé que les communes de Stavelot, Malmedy et Vielsalm ont signifié leur opposition à l’enfouissement de déchets nucléaires sur le territoire de leur commune. « On ne va pas dire qu’on est pour. On ne va pas dire : « Jalhay, d’accord, amenez tout chez nous. » » Le bourgmestre a répondu que la question n’est pas encore celle-là : l’enquête porte seulement sur la manière de traiter les déchets et pas sur la localisation précise. Mais si on ne dit pas non aujourd’hui, cela pourrait être considéré demain comme un oui.

Malheureusement, nos propositions ont été rejetées par la majorité. Comme d’habitude, immobilisme et manque de vision politique caractérisent la majorité au pouvoir à Jalhay.
Nous invitons les citoyens à répondre eux-mêmes à cette enquête sur le site : https://www.ondraf.be/sea2020

3. 5G

Le groupe OSER a également interpellé la majorité au sujet de l’installation de la 5G démarrée en catimini par Proximus.

La 5G est une nouvelle technologie de télécommunication censée multiplier par 10 la vitesse de transmission de données par ondes radio. Pour cela, il sera fait usage de fréquences différentes de celles utilisées jusqu’à maintenant. À l’heure actuelle, personne n’est en mesure de dire quels seront les effets de ces ondes à plus haute fréquence sur la santé humaine et sur l’environnement. Quand bien même ces ondes n’auraient qu’un effet thermique similaire aux technologies déjà existantes, le réseau 5G demandera un nombre d’antennes très largement supérieur, ce qui fait que nous serons noyés dans un océan d’ondes.

Le réseau 5G est prévu pour être le support de l’internet des objets, ce qui veut dire que la plupart des objets qui nous entourent au quotidien seront connectés à internet. Ils pourront ainsi récolter des informations sur nos habitudes de vie, sur nos déplacements, sur nos relations sociales et communiquer ces informations via le réseau 5G. Toutes ces informations, ce que l’on appelle le « big data », pourront être utilisées par des entreprises ou des pays étrangers. Sans verser dans la paranoïa aiguë, on est quand même en droit de s’interroger sur cette intrusion dans la vie privée des citoyens. Quel pourra être le contrôle démocratique une fois ces systèmes mis en fonction ?

La multiplication des antennes et des objets connectés aura aussi un impact significatif sur la consommation énergétique. Dans notre époque où une transition énergétique est indispensable pour essayer de minimiser les changements climatiques, cet aspect ne peut absolument pas être négligé.

Les inconvénients présentés par la 5G sont donc très nombreux, et bien plus importants que les avantages espérés de cette technologie. C’est pourquoi, partout dans le monde, des citoyens et des institutions s’opposent au déploiement de la 5G. La Suisse, par exemple, a décidé d’un moratoire qui suspend toute nouvelle installation. En Belgique, après le coup de force de l’opérateur Proximus, plusieurs communes ont refusé cette politique du fait accompli et ont suspendu le déploiement de la 5G sur leur territoire.

Dans notre commune, des dizaines et des dizaines de citoyens ont manifesté leur opposition au déploiement de la 5G.
Nous avons demandé que la commune de Jalhay s’oppose à l’installation de toute infrastructure 5G sur son territoire jusqu’à nouvel ordre. Il est nécessaire que la population reçoive une information complète et objective et ensuite qu’une large consultation citoyenne soit menée avant que la Commune de Jalhay ne puisse prendre une décision éclairée et démocratique.
Le bourgmestre a répondu que Proximus avait suspendu l’installation de la 5G (donc il n’y a pas de raison de s’inquiéter) et qu’il attendait d’avoir plus d’informations. Autrement dit, la majorité refuse de prendre position.

4. Bus express Verviers-Malmedy

Nous avons appris par la presse qu’une liaison par bus express va bientôt relier Verviers à Malmedy en passant par Jalhay. La presse faisait mention d’un arrêt à Solwaster, ce qui peut sembler bizarre pour une ligne express.

Nous avons demandé si la commune de Jalhay a été consultée concernant l’itinéraire et les points d’arrêt dans notre commune ou si la commune a remis un avis de sa propre initiative. L’échevin de la mobilité a répondu que la commune n’avait pas été invitée à la réunion de l’OCBM (organe de consultation des bassins de mobilité) du 19 mai, ce qui semble bizarre puisque, d’après les informations reçues du Cabinet ministériel, toutes les communes concernées sont invitées.

En définitive, ce bus prendra l’autoroute à Verviers, puis la quittera à la sortie n° 9 « Sart » pour faire un arrêt à hauteur du parking de covoiturage. Le bus remontera ensuite la route nationale 640 pour reprendre l’autoroute à l’entrée n° 10 « Baronheid » en direction de Malmedy. Il n’y aura donc pas d’arrêt ni à Solwaster, ni au village de Jalhay.

Nous attendons toujours que la majorité commence la mise en place de l’étude d’un Plan Communal de Mobilité. Jusqu’à aujourd’hui, la mobilité n’a pas l’air d’avancer beaucoup à Jalhay !

Didier Heusdens & Claude Collard