ALLONS-NOUS VRAIMENT DÉCIDER EN PLEINE PANDÉMIE D’ENFOUIR (AU MOINS) 13.500 M³ DE DÉCHETS HAUTEMENT RADIOACTIFS ?
Communiqué de presse de la Coprésidence Régionale
L’organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies (ONDRAF) mène une enquête publique portant sur l’enfouissement des déchets nucléaires.
La Belgique est encore fortement tributaire de l’énergie nucléaire. Cette énergie, outre les problèmes d’approvisionnement et de dépendance vis-à-vis de l’uranium importé, les risques d’accident, le coût de construction (les nouvelles centrales en France voient leur prix exploser pour faire face aux problèmes de sécurité) et de démantèlement qui peut s’étaler sur plusieurs dizaines d’années, présente un autre problème de taille : la gestion des déchets. Les déchets nucléaires peuvent être radioactifs pendant des centaines, voire des milliers d’années (plus de 10000 ans). Aucune structure humaine n’a jamais duré aussi longtemps, même les pyramides n’ont pas cet âge. Il nous faudrait donc trouver des solutions de long terme… sans aucune garantie que les structures que nous construisons aujourd’hui résisteront et continueront à protéger les populations dans 1000, 2000 ou 10 000 ans.
La solution proposée par l’ONDRAF est celle de l’enfouissement dans des structures enterrées profondément comme cela se fait en Scandinavie. Aux Etats-Unis et en Allemagne les solutions d’enfouissement adoptées ont déjà connus inondations et incendies, posant des problèmes de contamination et des coûts exorbitants. Pour Ecolo, la stratégie de gestion des déchets nucléaires de l’ONDRAF relève du pur « wishful thinking » (vœux pieu), elle n’analyse que la solution d’enfouissement définitif en grande profondeur.
En résumé, sur la forme, Ecolo veut une information approfondie et contradictoire de la population tant sur les solutions (nécessaires) et leurs implications sur la santé et l’environnement que sur le coût (provisionné par ?). Cette information est impossible en cette période de pandémie l ’enquête publique doit être sérieuse et reportée !
Sur le fond, il n’y a pas de vraie « bonne » solution définitive à long terme pour les déchets radioactifs. Il n’y a que des problèmes.
Ecolo ne veut cependant pas éluder la prise de responsabilités pour les déchets existants, 3 propositions :
- entreposages intermédiaires de longue durée : récupérabilité et réversibilité ;
- mettre en place un Observatoire citoyen permanent sur la question des déchets et la gestion des « moins mauvaises solutions » ;
- provisionner suffisamment de fonds financiers (l’argent!) avec avis de la Cour des Comptes.
Parallèlement, la seule conclusion évidente est que la production de déchets radioactifs dans le secteur de l’énergie nucléaire ne peut durer davantage. Ecolo a toujours été opposé au nucléaire notamment à cause de l’impossibilité depuis 40 ans d’assumer une gestion sécurisée des déchets.
Dans l’arrondissement de Verviers, certaines communes sont concernées : Stoumont, Trois-Ponts, Lierneux, Stavelot. Herve ? Les zones d’enfouissement possibles, situées à proximité du Parc Naturel des Sources et de celui des Hautes Fagnes, milieu humide protégé et filtre naturel de l’eau ET du plateau de Herve zone importante de production laitière et d’installation de petits producteurs maraîchers (vigne…) bio, sont tout simplement inconcevables : notre région est riche de nombreuses
sources et nappes phréatiques qui alimentent tout être vivant, elle ne peut servir de cimetière de déchets nucléaires.
De plus, l’ONDRAF ne tient pas compte du fait que la majorité du sous-sol en Haute Ardenne est constitué de schiste et que l’AFCN (Agence Fédérale du Contrôle Nucléaire) tente depuis plusieurs années de sensibiliser la population contre le potentiel élevé de présence de RADON (gaz
radioactif provenant de l’uranium, incolore, inodore, d’origine le plus souvent naturelle se trouvant dans les sous-sols et les roches) dans les habitations et locaux de longue fréquentation.
Des campagnes régulières de sensibilisation et de mesures sur la présence de RADON sont régulièrement réalisées auprès d’un large public.
Les pays voisins, présentant les mêmes risques agissent également dans ce sens.
Quel sens aurait l’enfouissement de déchets nucléaires dans un tel contexte géologique ? Si le fait que ce soit « près de chez nous » attire particulièrement notre attention, notre opposition est évidemment globale.
Ladite enquête a démarré le 15 avril, en pleine période de confinement, et se terminera le 13 juin. En tout état de cause, répondons y massivement :
https://publieksbevraging.typeform.com/to/vtiUy9.
À télécharger le CP en pdf : CP_ONDRAF
Pour mieux vous informer sur cette problématique : le dossier de presse de mai 2020 – Samuel Cogolati, député fédéral Ecolo-Groen
Pour Ecolo Arrondissement de Verviers
Julie Chanson, Députée fédérale : 0473/ 46 11 02
Anne Kelleter, Députée Régionale : 0486/ 02 09 20
Dorian Kempeneers, Coprésident Régional : 0485/ 92 27 03
