1. Programme stratégique transversal (PST) de la Commune de Jalhay

Avec quelques petits jours de retard, la majorité nous a présenté sont PST : Programme Stratégique Transversal. Ce PST devrait, en principe, détailler les projets et prévoir le budget pour mettre en œuvre la Déclaration de Politique Générale. À l’analyse, il apparaît qu’il ne s’agit en fait que du reflet d’un programme électoral, pas très élaboré. Fin février 2019, la majorité nous avait présenté sa déclaration de politique générale. Celle-ci contenait 3 axes principaux pour la mandature : la rénovation complète de la maison communale de Sart ; la mobilité / la sécurité routière et enfin l’environnement. La rénovation des bâtiments de l’administration communale de Sart est le seul projet d’envergure pour les 6 années de la mandature. Nous soutenons le projet, même si nous regrettons qu’il soit en partie financé par la vente de terrains appartenant au CPAS. Ces terrains, situés près du village de Sart, auraient pu servir à des projets concrets de logements abordables pour les jeunes et les personnes âgées. Par contre, pour la mobilité et la sécurité routière, nous ne pouvons que constater le manque d’ambition, ou le manque d’idée. Les projets qui sont présentés sont des projets déjà en cours. Il n’y a rien de nouveau. On nous parle de « Mettre en place un plan communal de mobilité », avec un budget « à déterminer ». Cela indique que la majorité n’a même pas encore commencé à se renseigner sur ce qu’est un plan communal de mobilité, quel en est le cadre réglementaire, comment il se met en place et combien ça coûte. Il existe pourtant un décret de la Région Wallonne qui précise tout cela. Pour le volet environnement, rien de bien intéressant non plus. Le seul point conséquent est le remplacement de l’éclairage public actuel par de l’éclairage LED. Pour le reste, presque rien de concret, pas d’ambition, pas de budget. La mobilité et l’environnement devaient pourtant être les axes forts de la mandature. C’est pour cela que le groupe Oser avait accepté la déclaration de politique générale en février. On constate aujourd’hui que cette déclaration était creuse. On pourrait encore longuement disserter sur le flou et le manque d’actions concrètes et surtout budgétisées, mais il faut bien remarquer quel est le tout premier point du Programme Stratégique Transversal : « Rester une des communes les moins taxées dans l’arrondissement de Verviers ». C’est peut-être populaire, mais cela indique surtout la philosophie de la majorité MR : on en fait le moins possible et on espère être réélu la prochaine fois.

2. Instauration d’un régime de pension complémentaire pour le personnel contractuel

La commune veut mettre en place un plan de pension complémentaire (assurance-groupe ou 2e pilier de pension) en faveur du personnel communal contractuel. Ceci afin de compenser partiellement l’écart entre les pensions du personnel statutaire (nommé) et du personnel contractuel.C’est donc un problème général qui dépasse les compétences de la commune. Nous regrettons cette évolution qui démontre un manque d’investissement et de soutien envers le service public et qui fait passer progressivement le système de pension d’un principe de solidarité à un principe individualiste. La mise en œuvre de plan de pension permettra aussi de soulager un peu les finances communales. Il faut savoir que, contrairement à ce qui se fait pour presque toutes les pensions en Belgique, les pensions du personnel communal nommé ne sont pas mutualisées. Ce sont les fonctionnaires nommés actifs qui cotisent pour les fonctionnaires nommés retraités. Ceci étant historiquement lié au principe de l’autonomie communale. Le problème est que, depuis plusieurs années, la commune ne nomme presque plus de fonctionnaires. Ce qui veut dire que, au fil des années, il y a de plus en plus de fonctionnaires nommés qui partent à la retraite, et de moins en moins d’actifs. Le système de financement des pensions devient ainsi insoutenable. Ce n’est pas propre à la commune de Jalhay : toutes les communes wallonnes rencontrent le même problème. Pour compenser (partiellement) la diminution du nombre de fonctionnaires nommés qui cotisent pour les pensions, les communes doivent verser une « cotisation de responsabilisation ». Autrement dit, pour chaque fonctionnaire nommé, la commune doit payer plus de cotisation. C’est un cercle vicieux : il devient impayable de nommer un fonctionnaire, et ça coûte de plus en plus cher parce qu’il y a moins de fonctionnaires nommés. Pourquoi la mise œuvre d’un plan de pension complémentaire permet-elle de soulager un peu les finances communales ? La région wallonne propose une réduction de la cotisation de responsabilisation pour les communes qui adoptent un tel plan de pension complémentaire. C’est donc un problème général qui dépasse les compétences de la commune. Nous regrettons cette évolution qui démontre un manque d’investissement et de soutien envers le service public et qui fait passer progressivement le système de pension d’un principe de solidarité à un principe individualiste. Au niveau de la commune, nous comprenons bien que le collège essaye de faire au mieux en fonction des contraintes qui viennent « d’en haut ». Nous regrettons cependant que la commune ait choisi un système qui octroie une rente aux fonctionnaires pensionnés. Un même système avait déjà été proposé il y a plusieurs années et une majorité du personnel l’avait refusé. Ils souhaitaient pouvoir récupérer le capital et en disposer à leur guise. Cette fois-ci, le projet semble passer sans problème. Peut-être parce que le personnel ne sera informé qu’après que la décision soit prise.