Position sur les pesticides
Préparée par le Département Politique générale de Natagora et discutée en réunion de GT le 21/03/2012
Adoptée par le Conseil d’Administration de Natagora le 23/04/2012
Résumé exécutif
Pour Natagora, on doit arrêter au plus vite de recourir aux pesticides ! Il n’est plus acceptable de soutenir un système de
gestion de la nature qui porte directement atteinte à la biodiversité et à la santé humaine.
À l’occasion ded’action
national, Natagora a décidé de rappeler les enjeux relatifs aux pesticides sous l’angle des aspects environnementaux liés
aux pesticides.
Premièrement, Natagora insiste sur l’information et la sensibilisation du grand public
La contamination des milieux naturels par les pesticides est notamment liée à l’usage de ceux-ci par les particuliers. Or,
le grand public ne semble pas encore suffisamment conscient des risques encourus tant pour l’environnement
(contamination des eaux, toxicité vis-à-vis des insectes, etc.) que pour la santé humaine (intoxication aigue ou à de très
petites doses sur de longues périodes). Natagora plaide donc pour des campagnes d’information et de sensibilisation
mieux ciblées, focalisées sur les dangers des pesticides et développées plus largement. À cet effet, elle soumet plusieurs
pistes : renforcement des structures d’information et de sensibilisation existantes ; labellisation des jardineries et
entreprises de parc et jardin engagées vers un objectif « zéro pesticide » ; mise en oeuvre d’un accès restreint à ces
produits ; sensibilisation des citoyens à la beauté et à l’intérêt de la nature sauvage et ordinaire.
Deuxièmement, Natagora plaide pour un objectif long terme « zéro pesticide »
Outre les mesures d’information et de sensibilisation aux particuliers, différentes mesures peuvent être prises,
particulièrement par rapport aux professionnels.
Tout d’abord, la protection du milieu aquatique et de l’eau potable constitue un des enjeux majeurs dans l’utilisation
des pesticides. L’ensemble des masses d’eau sont susceptibles d’être impactées par les pesticides et toutes sont
susceptibles, à un moment ou à un autre, d’être en contact avec les populations. Une des mesures concrètes pour assurer
une protection effective des eaux réside dans l’établissement de bandes tampons suffisamment larges (12 m) le long des
cours d’eau.
Ensuite, deux types de zones particulièrement sensibles méritent une attention particulière : les zones utilisées par le
grand public et les zones spécifiques de préservation de la nature (sites Natura 2000 et réserves naturelles). Sur ce point,
Natagora soutient une interdiction générale d’usage des pesticides dans la gestion des espaces publics. Concernant les
sites Natura 2000, Natagora réitère sa demande d’une interdiction d’utilisation de pesticides et d’herbicides. Par
ailleurs, elle propose de clarifier la situation en réserve naturelle (qu’elles soient agréée, domaniale, forestière,
appartenant à un propriétaire privé ou public) pour aller vers une interdiction générale d’utilisation des pesticides dans
toutes les réserves naturelles.
Enfin, en ce qui concerne l’agriculture et la lutte intégrée en particulier, si les propositions de principes formulées par
la Directive sont encourageantes (bonnes pratiques de culture, avertissements, seuils d’intervention, méthodes
alternatives, choix des pesticides, niveau d’utilisation, etc.), il faudrait les soutenir davantage et les concrétiser
(limitation du recours aux pesticides par le raisonnement des traitements en fonction de seuils et la mise en oeuvre de
méthodes alternatives, encadrement des agriculteurs, etc.).
En résumé, l’objectif doit être à terme l’abandon total, après une période transitoire, de l’utilisation des
pesticides tant par les particuliers que par les professionnels.