Des vérités qui dérangent ? Agissons !2012 est une année où l’on entend – et où l’on entendra encore beaucoup – parler d’alimentation. Il y a 9 ans, lors de sa création, la Plate-Forme Souveraineté Alimentaire (regroupant agriculteurs et associations) déclarait que l’exploitation familiale doit constituer le pilier central d’une politique agricole efficace. Une demande qui est toujours terriblement d’actualité alors que la Politique Agricole Commune (PAC) fête son cinquantenaire et que mardi prochain, le 17 avril, a lieu la Journée internationale des luttes paysannes. Dans la lignée de cet événement, une semaine de soutien aux luttes paysannes débute ce week-end. Sensibles à la cause paysanne et soucieux de promouvoir une alimentation durable pour tous, nous nous associons à cette semaine en vous proposant un numéro très alimentaire. Un numéro qui a particulièrement suscité intérêt, réactions et débats au sein de notre équipe. Non seulement parce que l’acte même de se nourrir nous concerne tous mais aussi – surtout ! – parce que l’alimentation est assurément l’enjeu et le défi majeur de ce 21e siècle ! Et que, vraiment, on ne peut faire autrement que de s’indigner quand on sait qu’en 2012, alors que la population mondiale atteint les sept milliards, près d’un milliard de personnes sont sous-alimentées, tandis que deux milliards d’autres sont en surpoids, voire obèses. La malbouffe n’est, évidemment, pas le seul facteur d’obésité mais elle y est pour beaucoup. Si vous êtes des lecteurs réguliers de « L’Art d’éco… consommer » ou de nos autres publications, vous le savez, nous n’aimons pas culpabiliser, nous n’aimons pas stigmatiser, nous n’aimons pas blâmer. Nous aimons l’action et les solutions. Mais l’indignation énorme que nous ressentons nous donne parfois envie de donner un gros coup de pied aux fesses de ceux qui ne bougent pas, de balancer des chiffres abominables à vous couper l’envie même de manger, de vous donner en pâture la photo de cet enfant indien que les parents anciens agriculteurs et maintenant sans terre ne peuvent plus nourrir, de vous faire ressentir l’angoisse de ce petit maraîcher belge qui ne prend jamais de vacances et qui pourtant parvient à peine à couvrir ses frais de fonctionnement, de vous faire comprendre l’énormité du discours de ceux (nombreux en cette « période de crise ») qui disent qu’une alimentation de qualité, voire bio, est trop chère mais qui ne comptent pas lorsqu’il s’agit de gsm, télévision, ordinateur, voiture, loisirs… Oui, parfois, on aimerait. Mais cette indignation-là nous appartient. Alors nous nous en tiendrons à la mission d’information et de sensibilisation qui est la nôtre. En espérant vous aider à trouver – si ce n’est déjà fait – vos propres raisons de vous indigner. Car, comme le dit Stéphane Hessel, l’indignation fait naître la résistance et suscite un sentiment tellement fort qu’il nous pousse vers l’action. Or cette action est essentielle aujourd’hui. Alors on vous propose une foultitude de pistes de réflexion et d’action. Des brèves à l’agenda, en passant par un dossier sur le bio ; des essais OGM très controversés mais malgré tout autorisés aux multiples initiatives d’alimentation locale et paysanne, nous vous offrons un numéro contrasté et parfois même polémique. Informez-vous, testez, agissez, donnez votre avis, faites passer le mot, donnez à voir et à déguster, discutez, rassemblez-vous, faites germer… mais faites-le ! Ann Wulf |
Participer et s’engager !
