ogm1Ecolo met en garde 

Malgré des mises en garde scientifiques, la Belgique va peut-être accepter les risques d’une culture de « patates » OGM  

 L’Université de Gand  et  le grand groupe chimique, BASF, ont introduit une demande d’autorisation d’essai en champ pour une pomme de terre modifiée génétiquement de façon à accroître sa résistance à la maladie du mildiou.

Aujourd’hui, le Conseil consultatif de Biosécurité a remis un avis positif conditionnel. Cependant, on constate que les experts sont très divisés sur les risques que comporte la culture en champ de cette pomme de terre. Coordinateur scientifique du dossier, le professeur de l’UCL Philippe Baret,remet un avis de minorité, négatif.  Avec Damien Winandy (représentant de la Région wallonne), il estime que «  les éléments relatifs à l’évaluation des risques sont d’une qualité insuffisante pour rendre une décision positive ».

Les risques évoqués dans le dossier sont non négligeables : risque de dissémination non contrôlé via le pollen et les baies et via la résurgence des tubercules oubliés dans le champ ; en outre la distance d’isolation proposée par les demandeurs est jugée par certains membres du Conseil, insuffisante.

D’autres risques mal évalués proviennent de l’introduction d’un gène de résistance aux antibiotiques. Il est toujours dangereux de disséminer ce type de résistance dans l’environnement, car elle peut affecter d’autres espèces végétales et aussi ceux qui  vont s’en nourrir, donc nous-mêmes ! Cette pratique n’est d’ailleurs plus autorisée par l’Europe depuis le 1er janvier 2009.

Par ailleurs, sachant que plusieurs variétés de pommes de terre, adaptées au terrain belge, résistantes au mildiou et non transgéniques sont disponibles, les écologistes posent la question de l’utilité de ce type d’innovation.

Nous rappelons qu’une proposition de loi Ecolo-Groen ! demande, au delà des évaluations scientifiques sur l’environnement et la santé, une évaluation de la pertinence socio-économique de telles inventions.

La commercialisation de pommes de terre transgéniques peut pénaliser les fermiers bios et conventionnels (risque de récoltes contaminées). Le secteur de la transformation de la pomme de terre peut être exposé à des coûts importants pour assurer la séparation des flux OGM et non OGM. Il ne faut  donc pas négliger l’impact que l’introduction d’une telle variété peut avoir sur les filières conventionnelles et bios. 

Nous demandons donc aux Ministres compétents de sérieusement prendre en compte ces objections et les avis de minorité émis au sein du Conseil de Biosécurité. La députée fédérale Thérèse Snoy a déposé une question au Ministre Magnette et à la Ministre Onkelinx sur l’attitude qu’ils comptent prendre dans ce dossier.

Thérèse Snoy

Députée fédérale

GSM : 0477 65 52 84